Beaucoup de personnes qui vous parle de baleines de manière consciente, hormis Leina Sato, font l'impasse sur le passé et le passif de nos relations modernes avec les baleines et les cétacés dans leur globalité.
L'horreur de la chasse à la baleine, pas si veille que ça, Paul Watson en est témoin, est souvent mise sous un tapis.
Or, peut-on aborder les baleines sans s'arrêter sur le fait que nous avons failli les faire disparaitre.
Mon chemin m'amène souvent à être confrontée à des vérités qu'on aime bien occulter, ou oublier.
En Egypte, c'était la prise de conscience et ces discussions avec les femmes égyptiennes qui' mont permis de comprendre - et d'être révoltée, par leurs conditions (85% de femmes excisées dans leur enfance, pour ne citer que cela)
Pour les baleines, si j'ai une connexion avec elles depuis l'adolescence, la prise de conscience est aussi venue assez tôt.
Jai en effet visité puis fait visiter la seule station baleinière française, qui était installée aux iles Kerguelen. Les stations baleinières étaient l'endroit où l'on depeçait et transformait les baleines, avant d'envoyer les produits tranformés vers l'Europe.
C'est une chose de savoir qu'il y a eu des stations baleinières, une autre de voir les photos d'époque de carcasses de baleines, des tonneaux d'huile, des forçats qui faisaient ce travail des plus ingrats.
Cette vision du monde où tout est ressource exploitable. Y compris le vivant. Y compris les autres humains.
Tout ça à nourri l'industrialisation, le boom économique du 19ème siècle.
Pas de modernité sans les meurtres en masse des baleines.
Et puis le pétrole est arrivé, et ironiquement, c'est ce qui a sauvé les baleines.
Donc, quand même, c'est là qu'on peut dire malgré tout, merci à la Standar Oil et Mr Rockefeller ^^
Cette thématique est revenue quand j'ai "rencontré" une baleine bleue au large de Los Angeles : c'est ce que j'ai senti, c'est ce que j'ai capté : le rappel de leur presque disparition. ( les baleines bleues sont les plus grandes, donc les plus rentables, donc les plus chassées - en 1964, on estimait qu'il en restait entre 650 et 2000 sur toute la planète - en Antarctique, il reste 0,15% de la population initiale, avant le chasse à la baleine).
Bref, ce que j'ai compris moi, c'est qu'il fallait que je parle de ça.
On se connecte aux baleines, on apprécie, mais c'est notre rapport au vivant qu'il fait aussi questionner. En tant qu'individu, en tant qu'espèce.
La majorité des humains aujourd'hui veulent qu'elles soient libres.
Pourtant nous avons envahi les mers, nous les pourchassons pour des selfies, pour avoir le plaisir et le bonheur de les approcher, de les toucher. Est-ce juste?
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